Dans le cadre des Contrats de quartier durables, l’équipe de concepteurs dirigée par B-architecten s’est vu confier la mission d’adapter la gare de Laeken aux exigences actuelles d’accessibilité et de durabilité, d’ajouter une fonction Horeca de petite envergure et d’aménager les abords immédiats. Avec délicatesse, sans interventions lourdes ni adaptations structurelles, ce projet flexible a réussi à répondre au souhait de la Maison de la création d’être un lieu accessible et informel.
À la suite de la mise en service de la station Bockstael à la fin des années 1990, la gare de Laeken a perdu sa fonction. Trente ans plus tard, la Ville a acquis en emphytéose le bâtiment laissé à l’abandon pour le réaffecter en centre culturel : la Maison de la création. B-architecten s’est laissé guider par la structure existante et par la manière dont l’utilisateur s’était approprié le bâtiment au cours des dernières années. Au niveau des voies, on trouve un espace d’atelier pour les disciplines plus lourdes. Le rez-de-chaussée, quant à lui, propose une salle de théâtre polyvalente jouxtée par une loge, une cafétéria et un jardin d’hiver. Le premier étage accueille les bureaux des collaborateurs, et le grenier jusque-là inoccupé a été transformé en espace d’ateliers pour des disciplines artistiques plus légères et la bibliothèque.
Chaque espace a reçu un accent correspondant à l’usage principal de la pièce. « Mais, en réalité, tout est possible partout », précise l’architecte du projet, Karol Grygolec, à propos du concept. Par exemple, si l’isolation du plafond et la couleur noire de la salle polyvalente se prêtent à merveille aux représentations théâtrales, ces finitions n’empêchent absolument pas que l’espace soit exploité pour de l’Horeca ou des ateliers. Une paroi coulissante permet en outre d’agrandir la zone dédiée au café, ou de permettre la connexion avec le jardin d’hiver.
Les architectes ont adopté une approche éclectique pour donner sa spécificité à chaque espace, « comme une grande maison avec différentes pièces débordant l’une dans l’autre », poursuit Karol Grygolec. Pour cela, ils ont utilisé des éléments existants pleins de caractère, avec des ajouts spécifiques tels qu’un parquet et du mobilier vert. Au niveau des voies, des éléments flexibles en métal déployé séparent les ateliers. Comme ils ne montent pas jusqu’au plafond, la double hauteur des murs en maçonnerie n’en est pas affectée. De nouveaux éléments tels que le jardin d’hiver, la cage d’escalier et l’étage intermédiaire avec les sanitaires sont réalisés en métal noir, rappelant le caractère industriel de la gare.
Comme l’édifice possède un statut de monument, l’approche adoptée pour l’extérieur a en premier lieu visé la restauration et la rénovation des toitures et des façades, sous la houlette du sous-traitant Vanhecke & Suls. Pour augmenter le confort dans les bureaux, B-architecten a prévu un encadrement visuellement bien présent sur l’intérieur des fenêtres existantes. Côté sud, avec sa forme évoquant un auvent historique, le jardin d’hiver agit comme tampon thermique et acoustique. Pour réaliser la construction qui flotte au-dessus des voies, étant donné que les négociations avec Infrabel n’avaient permis à l’entrepreneur Renotec de n’obtenir que cinq week-ends pour les travaux, tous les éléments et assemblages avaient été minutieusement préparés et contrôlés à l’atelier.
L’escalier extérieur en béton sablé forme le lien entre les espaces publics extérieurs situés plus haut et plus bas, directement reliés à la gare. Une approche participative encadrée par Endeavour a permis de définir la base des interventions à effectuer dans ce quartier difficile. En misant volontairement sur une esthétique de qualité, les architectes ont voulu créer les conditions du respect attendu, et jouer tous les atouts possibles pour que les futurs développements prévus se soldent par une réussite.